i exist i exist i exist

things i've always wanted to say but never did

look at me, i exist, don't let go, i'm afraid

I can't do this alone, I still need you to hold, so don't let go, don't let go, don't let go 'cause i'm afraid, i'm afraid, i'm afraid

I can't do this alone, I still need you to hold, so don't let go, don't let go, don't let go 'cause i'm afraid, i'm afraid, i'm afraid

I don't want to be here

Comment se conjuguer au futur ? Mon avenir je suis passé outre.
Ce matin-là j'enfilerai ma plus jolie chemise, déposerai mes espoirs au fond de la remise, songerai à des toiles couleurs Henri Matisse. Comme jardin secret un terrain vague que l'abandon ratisse. 
Quand je toucherai le fond, sûr que j'y trouverai des runes laissant des luttes sans armes sous fond de Noir Béru'.
J'embrasserai ma mère, regoûterai la mer, me noyant dans le Calvados. Ce matin-là le soleil sera ma seule fortune, quelques regards en guise de seule torture. M'assiérai dans un bar en face d'un café noir, gratterai un poème dans la pur veine de René Char, repenserai à l'enfance et puis à l'amitié.
Quand je toucherai le fond comme l'amour d'un soir, ce sera beau comme la mort d'un roi.

Je suis seul comme cette main qui tâtonne le drap dès le réveil puis s'évapore. Tirer la gueule devant ce mug.
Croiser le postier qui sans-gêne me demande si ça va... En rajoute une, puis une tonne dans la boîte à soucis. 
Si seul, au fond de la gare mon corps s'isole, perdu au milieu de tous ces regards qui me cisaillent. Esseulé, l'eau salé perle au bout de mes cils.
Le malaise est plus profond, j'irai le rejoindre quand je toucherai le fond.

Il me suffira d'un rire pour déjouer mes peurs.
Mes idées noires derrière un fond pluvieux.
L'âme lourde permet de toucher le fond plus vite.
Ce matin-là j'aurai les poumons pleins, de l'eau du fleuve et je flotterai dans les limbes au volant d'amarante.
D'un petit jour où seules les âmes sont apparentes nous serons pleins, ce sera l'hiver aux bras gelés.
Encore quelques verres avant de se laisser là. C'est la tournée de la faucheuse, sa forme de mécénat. 
Ce matin-là je manquerai à l'appel, me disant tout bas que tout ça aura valu la peine.
Quand je toucherai le fond, peut-être que j'écraserai un ciel.

Atome social, gravitant dans la ville, à tort jovial, gravitant dans l'abîme.

L'Homme Vivant

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